Séjour en Irlande
En juin 2022, j’ai pris un vol pour l’Irlande, seule, pour commencer une aventure de quelques jours avant d’être rejointe par une amie. L’idée était simple : prendre le temps de découvrir le pays à mon rythme, sans pression, avec cette excitation propre aux départs en solo. Je n’avais que trois jours devant moi avant son arrivée, mais ils ont suffi à me plonger dans l’ambiance irlandaise, entre balades tranquilles et sorties photo. Une fois réunies, on a poursuivi le voyage à deux. On avait une vague idée de ce qu’on voulait voir, mais rien de figé. Le but, c’était justement de se laisser porter, de sentir les lieux, d’improviser. Ce séjour, c’était un mélange de découvertes, de moments simples, et de bonnes surprises qu’on ne peut pas prévoir à l’avance. L’Irlande s’est dévoilée à nous dans toute sa spontanéité — sauvage, accueillante, et pleine de charme.
L’Irlande, est une terre de contrastes située à l’ouest du Royaume-Uni, cette île bordée par l’océan Atlantique fait partie des îles britanniques, mais elle possède une identité bien à elle. Connue pour ses paysages verdoyants, ses falaises spectaculaires et ses villages pleins de charme. De Dublin, vibrante et culturelle, aux côtes sauvages du Connemara ou du Kerry, chaque région a son propre rythme. L’Irlande, c’est aussi une histoire riche, marquée par les légendes celtiques, les châteaux anciens, et une identité profondément ancrée dans la musique, la littérature et la convivialité.
J’ai commencé mon séjour par trois jours à Dublin, le temps de me familiariser un peu avec l’ambiance urbaine avant de prendre la route. Ma première vraie découverte a été Phoenix Park, un immense espace vert en plein cœur de la ville. On y croise des cerfs en liberté, marchant paisiblement entre les visiteurs, comme s’ils faisaient partie du décor. C’est assez surprenant — presque irréel — et ça donne un charme particulier à l’endroit.
J’ai ensuite longé la rivière Liffey, qui traverse la ville d’est en ouest. En suivant ses rives, j’ai pu apercevoir le Wellington Monument, traverser le Samuel Beckett Bridge, et admirer ici et là quelques bâtiments aux architectures parfois classiques, parfois modernes. Je me suis aussi posée un moment au Blessington Street Park, un petit havre de calme au nord de la ville.
Malgré ces jolis coins, je dois dire que Dublin ne m’a pas complètement séduite. L’atmosphère générale m’a semblé un peu lourde, la ville assez sale et parfois même étouffante. J’y ai trouvé des instants agréables, mais pas ce petit coup de cœur que je ressens parfois dans d’autres lieux.
À peine mon amie arrivée, on a sauté dans un bus direction Cork, prêtes à découvrir un autre visage de l’Irlande. Le trajet a filé entre les paysages verdoyants, et très vite, on s’est retrouvées plongées dans une ambiance bien différente de celle de Dublin. Cork est une ville à taille humaine, plus calme et plus chaleureuse aussi.
On a passé notre temps à arpenter ses rues, à se perdre un peu volontairement entre ville et nature. On a exploré les environs, fait une halte au Blackrock Castle Observatory — un vieux château transformé en centre scientifique interactif, avec une vue incroyable sur la rivière Lee. Puis, on a découvert le Marina Market, un grand espace couvert où se mêlent street food, petits créateurs et ambiance locale hyper conviviale.
Mais le vrai coup de cœur de cette étape, c’est sans hésiter la journée qu’on a passée à la Réserve Naturelle de Fota. Le lieu est immense, et ce qui rend l’expérience unique, c’est la liberté de mouvement laissée à beaucoup d’animaux. On a croisé des kangourous, des lémuriens, des paons… tous évoluant librement autour de nous, parfois à quelques centimètres à peine. C’était magique, apaisant, et complètement hors du temps. Une vraie parenthèse enchantée dans notre voyage.
Après Cork, on a repris la route en direction de Limerick, une ville plus discrète mais qui mérite quand même le détour. On y a visité quelques églises, dont la très belle St Mary’s Cathedral, un lieu chargé d’histoire et de sérénité. On a aussi fait un tour au Limerick City Museum, une petite visite gratuite et rapide mais intéressante, pour mieux comprendre l’histoire locale.
Mais c’est aussi là que notre séjour a pris une tournure inattendue… On devait loger chez une connaissance que j’avais rencontrée lors d’un précédent voyage à Malte, mais l’ambiance était étrange, pesante lors de la rencontre, au point qu’on a préféré annuler les 5 jours prévus. On a rassemblé nos affaires et sauté dans le premier train pour Galway, en espérant trouver une meilleure énergie ailleurs.
Et on a bien fait.
Galway a été notre coup de cœur du voyage. Dès notre arrivée, on a ressenti cette ambiance chaleureuse, presque festive, qui règne dans ses rues colorées. La ville est mignonne, animée mais paisible à la fois, et — bonne surprise — la météo était plutôt clémente (même si le vent irlandais n’a pas dit son dernier mot !).
Là-bas, on a enchaîné les balades : en ville, le long des plages, sur les sentiers un peu oubliés… On s’est même retrouvées à grimper des collines sans vraiment savoir où on allait, juste pour le plaisir d’explorer, de respirer. C’était un vrai moment de reconnexion à la nature, de calme et de liberté, loin de tout. Galway restera clairement l’un de nos plus beaux souvenirs d’Irlande.
Depuis Galway, on ne pouvait évidemment pas passer à côté des célèbres Cliffs of Moher. Alors, on a réservé une excursion à la journée pour aller découvrir ces falaises mythiques, souvent aperçues en photo… mais qui prennent une toute autre dimension en vrai.
Le trajet pour y aller est déjà une expérience en soi : des routes sinueuses, des paysages bruts, des vallées où le vert semble infini. Et puis, après un moment, on les voit se dessiner : les falaises immenses, vertigineuses, battues par le vent et les vagues de l’Atlantique. Le spectacle est impressionnant, presque irréel. On se sent tout petits face à cette nature puissante, sauvage, indomptable.
On est restées longtemps là, à marcher le long des sentiers, à observer les oiseaux marins tournoyer au-dessus du vide, à simplement profiter du moment. C’était l’un de ces instants suspendus, où tout s’arrête. Un souvenir fort, marquant, à la hauteur de leur réputation.
Avant de terminer notre périple, on a fait une dernière halte à Clifden, porte d’entrée idéale pour explorer le Parc national du Connemara. C’était une étape qu’on attendait avec impatience, surtout pour randonner au cœur de paysages plus sauvages, plus authentiques encore.
Le jour de notre randonnée, le ciel était lourd, chargé de nuages gris, ce qui donnait une atmosphère un peu dramatique — presque mystique. Mais on a continué à grimper, à suivre les sentiers caillouteux, guidées par l’envie de voir ce qui se cachait là-haut. Et on a bien fait.
Une fois arrivées au sommet, le ciel s’est miraculeusement dégagé en une trentaine de minutes. Autour de nous, les lacs, les montagnes, les landes à perte de vue… un paysage à couper le souffle, encore plus beau après l’effort et l’attente. C’était un moment magique, presque irréel, comme si la nature nous offrait une récompense pour notre persévérance.
Nous avons terminé notre séjour là où tout avait commencé : à Dublin. Cette fois-ci, l’ambiance était différente. Peut-être parce que j’avais déjà mes repères, ou simplement parce que j’étais heureuse de partager avec mon amie les endroits que j’avais préférés lors de mes premiers jours en solo. On a refait un tour à Phoenix Park, flâné le long de la Liffey, et profité une dernière fois de l’Irlande urbaine, avant de reprendre l’avion.

Ce voyage en Irlande restera gravé comme une aventure à deux visages : un début en solo, suivi d’un road-trip à deux, plein de surprises, de galères, mais surtout de moments inoubliables. On n’avait pas prévu grand-chose, et c’est peut-être ce qui a rendu l’expérience encore plus authentique. Entre les cerfs de Phoenix Park, les falaises balayées par le vent, les plages désertes de Galway, et la lumière magique du Connemara, l’Irlande nous a offert bien plus que ce qu’on attendait : une vraie parenthèse, hors du temps, sauvage et sincère.
Je conseille vraiment ce voyage à celles et ceux qui aiment la nature, les paysages bruts et les ambiances chaleureuses. Un gros coup de cœur pour la réserve de Fota, qui respecte visiblement le bien-être animal, et pour les randonnées dans le Parc national du Connemara, absolument grandioses. Et bien sûr, Galway, une ville pleine de charme qui mérite vraiment le détour.
Petit conseil pratique : mieux vaut être préparé au vent et à la pluie. Le climat irlandais change très vite, et même en été, il faut souvent jongler entre ciel gris, éclaircies furtives et bourrasques. Un bon coupe-vent et des chaussures adaptées font clairement la différence.
Nous n’avons pas pu visiter l’Irlande du Nord cette fois-ci, faute de passeport pour nous deux — une contrainte administrative à garder en tête — mais ce n’est que partie remise. Je suis certaine que, comme partout en Irlande, ce coin-là aussi a ses merveilles à offrir.
